800 créations de postes pour Amadeus Sophia: la CGT apprécie mais nuance
Lors du sommet "Choose France", Amadeus a annoncé la création de 800 postes en deux ans sur son site de Sophia Antipolis. Dans un communiqué, la CGT Amadeus a tenu à mettre un bémol. Elle applaudit à la création d'emplois mais rappelle que 1.100 postes de salariés Amadeus et de sous-traitants ont été supprimés depuis le début de la crise Covid et qu'actuellement le rythme des démissions s'est accéléré à 200 départs par an.
Lors de la 5ème édition du sommet "Choose France" organisé à Versailles le lundi 11 Juillet la direction d’Amadeus a annoncé au micro de BFMTV la création de 800 emplois en France dans les deux années à venir. Cette information a été reprise sans nuances, par plusieurs médias. La CGT a aussi voulu replacer cette annonce dans le contexte général du groupe dont le siège social est à Madrid. Dans un communiqué, elle a aussi tenu à apporter de sérieuses nuances.
"La CGT accueille favorablement ces annonces, mais rappelle qu’elle avait demandé 500 recrutements en 2022 pour faire face à la charge de travail et au turnover, lors des négociations annuelles sur les salaires et l’emploi."
"Toutefois, pour compléter l’information de nos concitoyens, il conviendrait de rappeler que cette annonce fait suite à la suppression d’environ 1.100 postes de salariés Amadeus et de sous-traitants depuis le début de la crise Covid. En effet Amadeus a refusé de recourir à l’Activité Partielle de Longue Durée (APLD) pour protéger l’emploi et l’expertise des salariés, préférant à des réductions massives de postes et à un renforcement de sa présence dans les pays à bas coût".
"Ces réductions drastiques d’effectifs ont entrainé d’importantes surcharges de travail depuis deux ans et des difficultés opérationnelles. Dans ce contexte, les revalorisations salariales à minima (3%) décidées de manière unilatérale par la direction n’ont pas permis d’enrayer la forte augmentation des démissions, notamment de collègues expérimenté·e·s. Un phénomène inédit dans l’histoire d’Amadeus et dont le rythme s’établit, aujourd’hui, à environ 200 départs par an. Ce qui vient nuancer d’autant l’annonce de 400 embauches annuelles sur deux ans".
"Dans le même temps, Amadeus bénéficie de la manne financière considérable des aides d’Etat : Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi (CICE), Crédit d’Impôt Recherche (CIR) et régime fiscal avantageux d’ « IP Box / Patent Box » mis en place par la loi de Finance de 2019, et dont l’impact à la baisse sur le calcul de la réserve spéciale de participation aux bénéfices des salarié·e·s est extrêmement fort."
"Le 12 juillet, la CGT Amadeus a demandé la réouverture des négociations sur les salaires et les conditions de travail pour tenir compte de l’inflation galopante, restaurer l’attractivité de l’entreprise et réduire le nombre de démissions."
"La CGT a fait de nombreuses propositions en ce sens, sur les salaires (+10%) et sur les conditions de travail, sans que la direction n’ait, à ce stade, répondu. Pourtant, si la direction dispose d’un budget pour opérer 800 recrutements en deux ans, elle devrait pouvoir également dégager les moyens financiers pour augmenter réellement les salaires, au minimum de l’inflation pour l’ensemble des personnels, et au-delà compte-tenu de l’investissement des efforts considérables et constants des employé·e·s Amadeus et de la compétition actuelle sur le marché IT" conclut la CGT Amadeus.