Sophia : les "communs numériques" face aux plateformes dominantes
"Les communs numériques face aux plateformes dominantes : enjeux théoriques et politiques", c'est le thème de la prochaine session "Regards croisés" avec Ali Douai (maître de conférences UNS-GREDEG) et Gabriel Plassat (Expert ADEME), qui aura lieu mardi 11 octobre à 13 heures au Learning Centre, du campus SophiaTech à Sophia Antipolis. Mobiliser la notion de commun(s) est devenu une mode qui tend à faire croire que sa signification et sa portée pratique vont de soi. Or, à son propos rien ne va de soi et il apparaît urgent de contribuer par le débat à une clarification, comme nous y invitent H. Verdier et C. Murciano à propos des "communs numériques", permettant de ne pas perdre de vue ce que ce mouvement porte de fondamentalement nouveau.
Commun (au singulier), communs, bien(s) commun(s), bien(s) collectif(s), bien(s) public(s)...: voilà un ensemble de catégories souvent confondues entre elles et l’enjeu à travailler à une clarification de ce que sont les communs, en particulier "numériques", n’est pas rhétorique ou sémantique. Il est à la fois théorique et politique. Théorique, tout d’abord, pour éviter les écueils des conceptions naturalistes des communs – il y aurait des choses par nature inappropriables ou alors la définition est associée à des caractéristiques "naturelles" des objets – et des approches centrées sur les institutions et en particulier les règles de gestion "en commun", reléguant au second plan l’objet "substrat" et la question centrale de la propriété. Politique, ensuite et par suite, car construire et instituer des communs numériques est un enjeu crucial dans des domaines clés de nos sociétés devant devenir "durables" (mobilité, énergie, etc.), où types d’acteurs, stratégies industrielles et action publique doivent être renouvelées ou repensées en eux-mêmes et dans leurs liens les uns aux autres.