Sophia : le centre R&D de NVIDIA fermera d'ici fin 2015
Suite à la décision annoncée en mai par le géant américain des cartes graphiques d'arrêter son activité "modem" qui était celle du site de Sophia Antipolis, aucun repreneur n'a été trouvé à la date butoir du 30 juin dernier. Résultat : un PSE doit être engagé en octobre avec la suppression de la quasi-totalité des postes (plus de 120).
"Le site NVIDIA de Sophia Antipolis ferme en 2015, c'est confirmé. Un PSE est en cours", nous indiquait le 30 août dernier un lecteur dans une réaction suite à un article publié début mai sur les menaces concernant le centre R&D de NVIDIA, ex Icera. C'est hélas vrai, tout au moins en ce qui concerne la fermeture programmée. En mai, ce n'étaient que des menaces sérieuses alors que le géant américain des cartes graphiques venait d'annoncer son désengagement du marché des puces de smarphones et la cession de son activité modem. Mais la menace s'est concrétisée le 30 juin dernier, à l'arrivée de la date butoir qu'avait fixée NVIDIA pour retrouver un repreneur de la branche modem.
UN PSE en préparation
Faute de repreneur, c'est la voie du PSE qui s'ouvrait sur Sophia. Ce Plan de Sauvegarde de l'Emploi est en préparation, mais il n'est pas encore engagé. Il vise à la suppression de pratiquement la totalité des postes soit 123 suppressions d'emploi. S'il devrait rester quatre ou cinq personnes à l'issue de ce PSE (des administratifs et ingénieurs), tout ce qui concerne l'activité "modem", qui était celle du centre de R&D d'Icera puis de NVIDIA après son rachat de la start-up de Cambridge, aura disparu d'ici la fin de l'année 2015.
La prestigieuse enseigne high tech américaine n'aura donc fait qu'un aller-retour sur Sophia Antipolis. Un départ qui n'est aucunement lié aux qualités de son équipe de Sophia Antipolis mais à un changement brutal du marché des modems et à la volonté de la direction américaine de se désengager de ce secteur sur le plan mondial.
Illustration de la vitesse avec laquelle le marché a tourné (on pourrait faire le parallèle avec le marché des mobiles désormais dominé uniquement par les deux grands acteurs que sont Apple et Samsung) : quand la firme de Santa Clara s'est installée en 2011 dans la technopole, il y avait alors environ 25 sociétés dans le monde qui tenaient le haut du pavé dans les modems. Il n'y en a plus que trois ou quatre qui dominent, entre Intel qui a racheté entre autres l'activité modem d'Infineon, l'Américain Qualcomm et le Taiwanais Media Teck.
Pour les salariés de NVIDIA, c'est une période de reclassement qui va bientôt s'engager, avec un PSE qui devrait s'ouvrir en octobre. Le territoire, quant à lui, compte se battre pour conserver ses ingénieurs et faire en sorte que le départ de NVIDIA puisse être une chance pour l'écosystème azuréen high tech toujours en recherche de hautes compétences. Les exemples de Texas Instruments avec plus de 90% d'ingénieurs qui ont trouvé une solution (emploi dans un grand groupe, start-up ou création d'entreprise), ou encore de Samsung dont des blocs d'activité ont été repris par Freescale ou NXP, peuvent laisser espérer que, là aussi, la casse sociale soit réduite au minimum.
- Lire sur WebTime Medias.com : "Sophia : menace sur le centre R&D de NVIDIA, ex Icera" (article du 7 mai 2015)
- Voir également le blog des salariés : http://nvidialayoff.blogspot.fr/