Sophia : ce que la "délibération historique" de la CASA va apporter
Si elle est passée dans un premier temps inaperçue, la délibération du dernier conseil de la Communauté d'Agglomération de Sophia Antipolis, est qualifiée d'historique par certains responsables de la technopole : elle nomme avec le Symisa un pilote de l'animation et de la gouvernance, met en oeuvre un "Sophia Business Act" avec soutien aux start-up et décide d'un programme d'infrastructures dont la construction d'un Business Pole 2.0 de 12.000 m2 en lien avec la future "Cité du savoir" (photo).
Une délibération qui fera date pour la technopole de Sophia Antipolis. C'est comme cela qu'a été ressentie la délibération prise par le conseil communautaire de la CASA (Communauté d'agglomération de Sophia Antipolis) du 26 septembre dernier sur la stratégie économique de Sophia Antipolis. Passée relativement inaperçue, cette délibération devrait ouvrir une nouvelle période pour la technopole, estime Jean-Pierre Mascarelli, président délégué du Symisa (Syndicat mixte Sophia Antipolis) qui la qualifie de "délibération historique".
En deux mots, la CASA désigne le Symisa comme le pilote de Sophia Antipolis pour l'animation et la gouvernance, et, autres volets, la CASA va développer son soutien à l'innovation et aux start-up entre autres par un "Sophia Business Act" et par la construction entre les zones du Fugueiret et des Clausonnes d'un Business Pôle 2.0 de l'ordre de 12.000 m2 (la taille de l'ex CICA que le Conseil général est en passe de revendre à une foncière). En lien avec la future Cité du Savoir (dessin ci-dessus) seraient regroupées toutes les infrastructures d'accompagnement (pépinières, incubateurs, etc.) ainsi que le bâtiment totem de la French Tech.
Des moyens financiers dégagés par l'augmentation des bases fiscales sur Biot et Valbonne
Marc Daunis, vice-président de la CASA qui a présenté la délibération a insisté sur le soutien nécessaire à une technopole qui a créé 3.000 emplois nets ses trois dernières années. Un soutien communautaire qui, désormais, est d'autant plus possible que suite à l'augmentation des bases fiscales sur les parties sophipolitaines de Biot et Valbonne des "marges de manœuvre financières importantes ont été dégagées".
Lors de la révision des bases fiscales, il avait d'ailleurs été décidé que ces moyens nouveaux seraient mis au profit du développement du parc. D'où l'élaboration d'un plan d'action en trois points : compétitivité des entreprises sophipolitaines et en particulier des start-up ; animation, rayonnement et attractivité de la technopole ; outils structurants.
Un "Sophia Business Act" pour la compétitivité
Au chapitre compétitivité, la CASA soutient ainsi la mise en place d’un "Sophia Business Act" avec trois priorités. La délibération liste :
- Création d’un prix d’excellence, en lien avec la Fondation Sophia Antipolis (dont la nouvelle gouvernance doit être mise en place le 10 octobre prochain), permettant aux lauréats d’accéder à de nombreux services favorisant leur développement : financement, accompagnement individualisé, hébergement, prise en charge partielle des coûts d’abonnement au THD, mise en place d’un kit de communication, etc
- Création d’un fonds de prêt d’honneur dédié aux start up de Sophia Antipolis, articulé avec les dispositifs existants (type plateforme d'initiative dédiée aux start-up)
- Facilitation de l’accès aux marchés publics pour les acteurs sophipolitains, notamment par la mise en place de critères de proximité géographique dans les marchés de la CASA
Animation, rayonnement et attractivité : le pilotage au Symisa
Au chapitre animation, rayonnement et attractivité de la technopole, la CASA nomme comme pilote le Symisa. A lui d'assurer pleinement les missions d’animation et de gouvernance de la technopole. "A ce titre le bureau opérationnel du Symisa continue à rassembler l’ensemble des acteurs clés sophipolitains afin de coordonner leurs actions et d’évaluer les missions confiées à certains d’entre eux", est-il noté.
La CASA poursuivra son soutien financier aux acteurs tels que les clusters, pôles de compétitivité, filières, incubateurs ou encore les associations d’entreprises, tout en les accompagnant dans la recherche de financements auprès de la Région ou de l’Europe.
Un point important aussi concerne la stratégie Economique de Sophia Antipolis. La CASA veut pouvoir accueillir "des événements de dimension internationale, conciliant l’excellence scientifique et technique à une large diffusion des savoirs faire du territoire. La modélisation, les data sciences, les logiciels, les objets connectés, les biotechnologies ou les sports techs répondent à ces critères". Sophia veut d'ailleurs aller vite avec une première édition en 2017. La CASA "soutiendra, y compris financièrement, sa mise en œuvre".
Parallèlement, le plan marketing territorial doit ainsi être finalisé par le Symisa afin de disposer des outils nécessaires à la prospection et l’accueil de nouvelles entreprises ou à la participation à des salons économiques majeurs. En outre, la CASA poursuivra son soutien actif à l’IDEX UCA Jedi, afin en particulier de mettre en place et d’exploiter le Centre de référence numérique à Sophia Antipolis.
Un nouveau Business Pôle d'environ 12.000 m2
Au châpitre Infrastructures, dans le cadre de ses aménagements aux 3 Moulins, Clausonnes ou Fugueiret, la CASA va mettre en place un nouvel équipement structurant en faveur du soutien à la chaine de l’innovation, "coeur du réacteur du développement sophipolitain". En effet, les capacités du Business Pôle sont désormais largement insuffisantes au regard du dynamisme de la technopole, est-il relevé. "Il convient donc de déployer un "Business pôle 2.0", à la jonction des Clausonnes (futur lieu de vie) et du Fugueiret (future Cité des savoirs), en connexion étroite via le bus tram avec la Côte 121, Sophia Tech et le coeur de ville d’Antibes".
Les fonctions accueillies par cet équipement sont d'ailleurs précisées : pré incubation et incubation, pépinière, hôtel d’entreprises, ateliers de pré prototypage, accueil de soft landing (acteurs internationaux souhaitant tester une implantation dans un territoire, tels que Bosch par exemple), show-room donnant une visibilité aux produits des start up, lieu d’accueil de délégations, hébergement des acteurs sophipolitains (pôles, clusters, French Tech, ARII, structures de financement, etc) et publics (Symisa, services chargés du développement économique et de l’aménagement de la CASA). Pour répondre à toutes ces missions, le "Business pôle 2.0" devra disposer d’une surface d’environ 12 000 m². La décision a été prise de valider la création de cet équipement et le lancement des études nécessaires à sa mise en oeuvre.
Quant au volet "mobilité", il n'a pas été oublié avec la volonté d'accélérer le déploiement du bus tram et de l’offre de transports en commun, de poursuivre le développement des modes doux (pistes cyclables, cheminements piétons,...) et de continuer les études sur le sophicable… Tout un grand programme à mettre en oeuvre dès aujourd'hui.