Rainier III : des obsèques sous haute surveillance à Monaco
Une soixantaine de délégations internationales, dont celle de la France avec le président de la République Jacques Chirac, assistera ce matin aux obsèques du prince Rainier III. Entre aéroport de Nice et Principauté, un dispositif de sécurité exceptionnel a été mis sur pied.
Jour funèbre à Monaco. Les obsèques du prince Rainier, décédé le 6 avril à l'âge de 81 ans, ont lieu aujourd'hui, vendredi à 12 heures. Dès le matin, les Monégasques ont pu s'installer sur la place du palais dont l'accueil a été limité à 3 000 personnes. À 11 h 15, les personnalités se rendront en procession du palais à la cathédrale. Environ 800 personnes seront disposées selon un strict protocole. Puis à 11 h 45, le cortège funèbre composé de la famille princière et de ses proches quittera le palais. Le cercueil du prince sera porté par des carabiniers. La messe commencera à 12 heures. Célébrée par Monseigneur Barsi, elle sera retransmise en direct dans six églises de Monaco.Inhumation "dans une stricte intimité"A 13 h 30, la famille Grimaldi regagnera le palais, pour y accueillir à partir de 14 heures plusieurs centaines des personnalités invitées à une réception souhaitée "simple". A 18 h 30, une messe de requiem, réservée aux Monégasques, aux résidents de la Principauté et au personnel du palais princier, sera célébrée à la cathédrale, en présence du cercueil de Rainier, et d'un représentant du palais princier. C'est dans la soirée ensuite que le prince Rainier, qui a dirigé la principauté pendant 56 ans, sera inhumé "dans une stricte intimité". Il reposera dans l'abside de la cathédrale, à côté de la tombe de son épouse, la princesse Grace, morte en 1982 dans un accident de voiture.Le président Jacques Chirac par hélicoptère ce matinHier, les personnalités ont commencé à arriver à Monaco pour les obsèques du prince souverain. Ainsi la reine Sonja de Norvège et le prince Andrew, fils de la reine d'Angleterre, ont été accueillis jeudi dans la Principauté. D'autres personnalités étaient arrivées mercredi comme l'ancien président du Salvador, Francisco Flores ou le représentant du Bahrein. La moitié des quelque soixante délégations internationales attendues pour les obsèques devait ainsi arriver hier. D'autres personnalités arriveront ce matin comme le président de la République française Jacques Chirac qui viendra par hélicoptère ou le roi des Belges Albert II ou encore le roi Juan Carlos d'Espagne.Les autres délégations arriveront ainsi ce matin dont la moitié via l'aéroport Nice Côte d'Azur : une vingtaine d'avions dont une bonne part d'avions privés, se posera à Nice entre 9 et 10 heures. Comme ces avions ont la priorité, la matinée devrait être quelque peu bousculée à l'aéroport tandis que l'autoroute A8 entre Nice et Monaco, ne fonctionnera pour le public que sur un seul couloir pendant une bonne partie de la journée, l'autre couloir étant réservé aux cortèges officiels.Plus de 1.800 policiers et gendarmes français mobilisésQuant à la sécurité, elle a été poussée au maximum. On retrouve les mesures qui avaient marqué la tenue du sommet informel de l'Otan en février à Nice, même si aucune menace n'a été formulée. Hier, Françoise Souliman, directrice du cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, a donné quelques indications sur les dispositifs mis en place pour les funérailles. Ainsi, les convois "les plus sensibles" seront escortés par des hélicoptères équipés de caméras thermiques permettant de détecter toute présence suspecte.Un avion radar français AWACS survolera le territoire de Monaco en permanence accompagné d'un Mirage 2000 tandis que d'autres chasseurs ont été placés en état d'alerte et que six hélicoptères participeront à la surveillance de l'espace aérien qui a été totalement interdit aux vols civils. Les eaux territoriales de Monaco, de même sont interdites aujourd'hui à la navigation. Dans Monaco, des "guetteurs à vue" sont postés pour parer à d'éventuelles attaques par parapentistes. A l'aéroport, une cellule de crise a été montée et les hôpitaux ont été mis en état d'alerte. Au total, les forces françaises ont mobilisé plus de 1.800 policiers et gendarmes.