Levée de fonds : Renault-Nissan-Mitsubishi parie sur Kalray !
La start-up grenobloise, qui a ouvert en septembre un centre de R&D à Sophia Antipolis, a bouclé la deuxième tranche de 10 M€, d'une levée de fonds de 23,6 M€ amorcée en juin 2017. Une seconde phase qui fait entrer au capital de cette pépite spécialisée dans les processeurs ultra-puissants l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Un objectif : dans la bataille qui s'annonce autour du véhicule autonome, apporter une alternative européenne aux puces américaines Nvidia, Intel Mobileye ou Qualcomm.
Une seconde tranche de 10 M€ qui vient boucler une levée de fonds de 23,6 M€ amorcée l'an dernier : c'est ce que vient de réussir Kalray, une start-up qui développe une nouvelle génération de processeurs ultra-puissants. Si la société est basée à Grenoble, elle a néanmoins des liens avec Sophia Antipolis. En septembre dernier, en effet, elle a ouvert un centre de Recherche et Développement au Business Pôle de la technopole, centre qui se concentrera sur les véhicules autonomes, un secteur pour lequel Sophia Antipolis affiche de grandes ambitions. Autre lien : elle est pilotée par Eric Baissus, un serial entrepreneur sophipolitain (ancien de TI, il avait créé Open Plug, revendu en 2011 à Alcatel-Lucent).
La première tranche de 23,6 M€, soit 13,6 M€ avait été levée en juin 2017 auprès de Safran Corporate Ventures, le fonds d'investissement asiatique Pengpai et de ses actionnaires historiques ACE Management, CEA Investissement, EUREKAP ! et Inocap Gestion. Avec la seconde phase, le concepteur de microprocesseurs à très forte puissance de calcul et à faible consommation d'énergie, cherche à accélérer le développement de ses systèmes intelligents, notamment pour les fermes de données et les voitures intelligentes. Du même coup, il accueille deux nouveaux fonds à son capital qui se sont associés à des investisseurs déjà dans le capital : Definvest, le fonds géré par Bpifrance pour le compte du Ministère des Armées (2 M€), et Alliance Ventures, le fond de capital-risque de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi (4 M€).
Pour Eric Baissus, l'appui de Renault, l'un des plus gros constructeurs automobiles mondiaux dans son association avec Nissan et Mitsubishi, est particulièrement important car il crédibilise la société. Pour l'implantation sophipolitaine de Kalray, cet appui prend aussi tout son sens. Lancé en 2017, un processeur Kalray (288 cœurs de traitement parallèle) équipe déjà Symbioz, le prototype de véhicule autonome de niveau 4 de Renault. D'autre part, à Sophia, Kalray est proche du Renault Software Labs. Ouvert l'an dernier à travers le rachat des laboratoires d'Intel, il est justement dédié au véhicule autonome. In fine aussi, un grand objectif de souveraineté soutient l'opération : dans la bataille de la voiture autonome qui s'ouvre, il s'agit d'apporter une alternative européenne aux puces américaines de Nvidia, Intel Mobileye ou Qualcomm.