Internet des objets : Nice inaugure son boulevard connecté
Le boulevard Victor Hugo, dans le centre-ville, se présente comme le premier "boulevard connecté" au monde par l'Internet des Objets. Installés en haut des lampadaires, dans la chaussée, sur des containers, quelque 200 capteurs collectent des données gérées en temps réel et font entrer dans le siècle numérique les services de mobilité, d'éclairage public, de propreté et d'environnement. Une expérimentation menée pendant un an. A suivre.
Sur le boulevard Victor Hugo, de gauche à droite: Anil Menon, Président Monde des activités Smart et Communities de Cisco, Robert Vassoyan, Directeur général de Cisco France et Christian Estrosi, Député-Maire de Nice, Président de la Métropole Nice Côte d’Azur. Crédit ville de Nice / Philippe Viglietti
Il ressemble à beaucoup d'autres rues de Nice, le boulevard Victor Hugo. Mais cette belle artère du centre-ville, parallèle à la Promenade des Anglais, a néanmoins désormais une particularité qui lui vaut une notoriété internationale : c'est le premier "boulevard connecté" grâce à l'Internet des objets. Une "première mondiale" qui a été lancée officiellement hier par la ville de Nice et Cisco, le géant informatique américain.
200 capteurs nichés le long du boulevard
Tout au long du boulevard, quelque 200 capteurs ont été installés en haut des lampadaires, dans la chaussée, sur des containers. Ces capteurs permettent de collecter en temps réel des données sur la circulation, l’éclairage public, la propreté ou encore la qualité environnementale au service des habitants. Mobilité, éclairage public, propreté et environnement, quatre services que cette nouvelle infrastructure technologique est appelée à faire entrer dans le siècle numérique.
A l’échelle d’un quartier, et pendant un an, sera ainsi expérimenté l’Internet des objets appliqué à la gestion urbaine. Les informations données par les capteurs sont regroupées sur une plateforme technologique unique et sécurisée, développée par Cisco. Elle vient mutualiser "intelligemment" les services de la ville. Basée sur un modèle économiquement pérenne, cette approche technologique, est-il estimé, doit permettre à la ville de maîtriser ses données et de les rendre publiques pour "favoriser l’innovation, la création de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois".
Cette expérimentation servira en effet à tester et imaginer en réel de nouveaux services notamment dans les domaines de la circulation, l’éclairage public, la gestion des déchets, l’environnement, le commerce et la vie quotidienne.
L'exemple du stationnement
Exemple avec la mobilité. Les automobilistes à la recherche de places de stationnement représentent environ 25% de la circulation urbaine. Le temps qu'il leur faut pour trouver une place de parking en centre-ville se situe entre 20 et 30 mn. Les capteurs du boulevard se proposent aussi d'améliorer la fluidité urbaine en offrant aux conducteurs un accès depuis un smartphone ou une tablette à de l’information relative à la disponibilité des places de stationnement, en lui donnant une vision fine du taux de saturation du stationnement en voirie dans un quartier et en identifiant les places disponibles à proximité, en suivant à l’aide de caméras intelligentes l’occupation des zones de livraison, etc.
Une expérimentation intéressante donc, en sachant toutefois que, de la coupe aux lèvres il y a du chemin. Ainsi, le dernier test réalisé par Nice-Matin sur le système de stationnement intelligent lancé il y a quelques mois dans le centre-ville a été particulièrement décevant. Lenteur de la connexion d'abord et surtout, le temps de se rendre à une place identifiée sur le smartphone, la place est prise. Ainsi, les testeurs ont couru sans succès pendant plus d'une demi-heure sur les différentes places indiquées libres et ont dû abandonner la chasse…
Vers des systèmes d'éclairage extérieur "intelligents"
Autre exemple d'usage pour le boulevard connecté : l'éclairage public. Il représente généralement environ un tiers des coûts en électricité d'une ville. Les systèmes d'éclairage extérieur "intelligents" devraient aussi ouvrir sur des économies importantes – en moyenne 30% de la facture - tout en garantissant la sécurité des passants. Les capteurs mis en place à Nice permettent de gérer individuellement chaque candélabre.
L’ajustement de l’intensité lumineuse peut ainsi être fait de manière extrêmement précise. Ainsi, un lampadaire augmentera automatiquement la quantité de lumière qu'il fournit lorsqu'un mouvement est détecté. A l’inverse, la lumière émise sera plus faible lorsqu’aucun mouvement ne sera identifié ou si l’intensité des phares des voitures est forte (à la sortie d’un tunnel par exemple). L’objectif à terme de l’expérimentation est d’identifier des règles de graduation de l’éclairage public en fonction de la présence d’usagers, du trafic et de la luminosité environnementale.
Nice, ville pionnière en matière de numérique
"Cette expérimentation, avec la mise en place d’un tableau de bord global, nous fournira des outils d’aide à décision en temps réel. En disposant de la parfaite maîtrise de toutes nos données, nous pourrons les rendre accessibles aux acteurs locaux pour inventer de nouveaux services", a commenté Christian Estrosi, député-maire de Nice.
"La vision technologique de Cisco en matière d’Internet des objets consiste à connecter les personnes, les processus, les données et les objets pour favoriser l’innovation, améliorer la productivité, réduire les coûts et offrir une meilleure expérience au citoyen", a expliqué Robert Vassoyan. Le directeur général de Cisco France a rappelé aussi que Nice est une ville pionnière en matière de numérique. "Après avoir lancé en février dernier "Spot Mairie", la première cabine de mairie virtuelle au monde installée dans un centre commercial, nous sommes très fiers d’expérimenter le long du boulevard Victor Hugo une plateforme mutualisée permettant de gérer de manière intelligente les services de mobilité, éclairage, propreté et environnement."