Catastrophe : Texas Instruments supprime Villeneuve-Loubet !
Le pire scénario! Le fondeur américain a annoncé ce matin en Comité d'Entreprise la suppression de 517 postes à Villeuneuve-Loubet , soit de la totalité des équipes qui travaillaient et ont fait le succès d'OMAP, la plateforme de processeurs d'applications pour mobiles et smartphones. Le site historique du high tech azuréen serait fermé d'ici fin 2013. Consternation et désolations chez les salariés.
Un site magnifique qui a abrité jusqu'à près de 2.000 personnes : au total 28.000 m2 de bâtiments sur un terrain de 20 hectares au sommet d'une colline et situés dans une zone à vocation économique.
Terminé. C'est la fin de Texas Instruments à Villeuneuve-Loubet! A moins d'une semaine de Noël, la désolation règne dans les couloirs des grands bâtiments de TI. Un véritable Florange du high tech vient de se dessiner sur la Côte d'Azur! Dans la matinée, lors de la réunion exceptionnelle du Comité d'Entreprise, les salariés ont reçu le coup de massue : la suppression de 541 postes sur 609 en France, dont 517 localisés sur le site azuréen. Cela sans compter les 150 sous-traitants dont les contrats, pour la plupart, se terminaient en cette fin d'année.
Une seule équipe de 27 personnes conservée
Pudiquement, Texas Instruments France a déclaré dans un communiqué avoir "présenté au comité d’entreprise son projet de réorganisation profonde des activités du site de Villeneuve-Loubet (Alpes Maritimes)". A ce niveau-là, cependant il faudrait parler d'un sabrage complet : toutes les équipes qui travaillaient sur les plateformes OMAP, des familles de processeurs d'applications pour mobiles qui sont à la base des smartphones d'aujourd'hui, sont supprimées. Ne reste qu'une seule équipe de 27 personnes spécialisée dans les infrastructures de télécommunications (les stations de base) et qui sera relogée dans d'autres locaux que ceux du TI actuel.
Des locaux qui ont abrité jusqu'à 1.800 personnes dans les années 2000. Propriété du fondeur américain, les quelque 28.000 m2 de bâtiment sur 20 hectares de terrain au sommet de colline, avec vue sur mer, devraient être revendus.
Le pire des scénarios
Le groupe avait annoncé le 14 novembre dernier l’arrêt des activités de microprocesseurs et de connectivité sans fil destinés aux smartphones et aux tablettes, arrêt entraînant la suppression de 1 700 postes dans le monde. Cette annonce avait cristallisé les inquiétudes a Villeneuve-Loubet dont l'activité unique était dans les mobiles. Depuis quelques semaines, les bruits d'une fermeture pure et simple du site se sont amplifiés. Mais les salariés, s'ils s'attendaient à de sévères coupes, pouvaient quand même envisager des scénarios moins noirs.
Les quelques pistes étudiées ne se sont toutefois pas ouvertes. Amazon, qui avait regardé un moment du côté d'OMAP pour ses Kindle et autres tablettes, a choisi finalement l'Américain Qualcomm. Aussi, c'est le pire scénario qui a été retenu : la suppression pure et simple de toutes les équipes OMAP qui étaient au cœur de l'activité de Villeneuve Loubet et qui constituaient l'essentiel des effectifs. Des équipes qui n'avaient surtout pas démérité. Les différentes générations d'OMAP qu'elles ont développées (on en est à la 5ème) sont au coeur de nombreux smartphones dans le monde entier et ont lancé la grande aventure des mobiles et tablettes que l'on vit aujourd'hui.
Fermeture du site programmée pour fin 2013
Et maintenant ? Suivant les étapes du PSE (Plan de Sauvegarde de l'Emploi) les offres de reclassement devraient être lancées à la mi-avril avec des notifications fin mai. Un certain nombre de départs étant légèrement différés pour des raisons liées à l'activité et à la transition, il devrait encore rester une centaine de personnes fin juillet 2013 et une quarantaine en fin d'année prochaine.
C'est à ce moment-là que fermerait ce site historique du high tech azuréen. Il avait fêté ses 50 ans en juin 2011.
Les mesures d'accompagnement proposées
Dans un communiqué, la direction déclare que "conscient des difficultés que ce projet entraînerait pour les salariés, Texas Instruments France va proposer un ensemble de mesures d’accompagnement, conformément à l’accord signé en mars 2012 avec les organisations syndicales de l’entreprise, avec l’objectif d’aider chaque salarié impacté à trouver une solution. Ces mesures prévoient, en particulier, une recherche de reclassement interne, un congé de reclassement, l’assistance d’un conseiller spécialisé pour aider à la recherche d’un emploi, des possibilités de formation, une aide technique et financière à la création d’entreprise, etc. "
Texas Instruments France, est-il indiqué, "fera également face à ses obligations à l’égard du bassin d’emploi de Villeneuve-Loubet. L’entreprise travaillera avec les représentants de l’Etat et les collectivités locales pour soutenir les initiatives qui permettraient de développer l’emploi dans ce bassin comme elle l’a fait avec succès à la suite du plan de réorganisation de 2009 en aidant à la création de près de 400 emplois, chiffre supérieur aux objectifs initiaux."
Les activités européennes regroupées en Allemagne
En supprimant le site de Villeneuve-Loubet, Texas Instruments se dégage largement de France et regroupe ses activités européennes en Allemagne. L'arrêt du développement de la plateforme OMAP et des composants analogiques liés à OMAP conduit à prévoir la suppression des postes liés cette activité ainsi que celle des fonctions support associées, tandis que parallèlement les fonctions support européennes seront regroupées à Freising en Allemagne.
Les postes restant seraient conservés à Nice, au sein de nouveaux bureaux adaptés. En revanche les activités commerciales en France, basées à Boulogne/Seine, ne sont pas impactées, précise TI. Pour la Côte en tout cas, une véritable tornade!
Lire par ailleurs sur WTM : Licenciements à Texas Instruments : les réactions