Cannes : le tourisme saoudien dopé par la venue du roi Salman
Le roi Salman d'Arabie Saoudite est attendu pour un séjour d'un mois à Vallauris dans le château de l'Aurore (plus connu sous le nom de villa du roi Fahd). Il est accompagné d'une délégation de 500 personnes. Une venue dont les hôteliers et commerçants cannois se frottent les mains mais qui a provoqué une vive polémique avec les usagers de la petite plage de la Mirandole, en contrebas de la villa, plage qui sera privatisée pendant le séjour du roi pour raison de sécurité.
Depuis une semaine, les usagers de la petite plage publique dite de la Mirandole à Vallauris ne décolèrent pas. Ils protestent contre la décision de privatiser momentanément, le temps du séjour du roi Salman d'Arabie Saoudite, cette bande de sable blanc située juste en contrebas de l'imposant château de l'Aurore, plus connu sous le nom de la villa du roi Fahd. En revanche la venue du roi réjouit les hôteliers et commerçants cannois. Pour eux le séjour du roi Salman cet été tient de l'aubaine.
Six cents chambres réservées dans les palaces et grands hôtels cannois
Certes, au plus fort de l'été, la clientèle saoudienne fait traditionnellement les beaux jours du tourisme cannois. Mais la venue du roi en personne renforce la tendance et tient, pour les Saoudiens, d'une marque de reconnaissance au plus haut niveau de la destination. Sans compter que le roi Salman, qui est attendu dans les jours qui viennent pour un séjour d'environ un mois, n'arrive pas seul. Les délégations qui l'accompagnent sont évaluées à quelque 500 personnes. Sur Cannes, ce sont déjà 600 chambres qui ont été réservées dans les palaces et 4 étoiles de la Croisette et de ses environs. Autant de clients très haut de gamme que les commerçants se sont préparés à recevoir à la hauteur de leur pouvoir d'achat.
France 3 Côte d'Azur a cité quelques exemples lors de ses reportages sur le sujet : un fleuriste qui compte livrer de 10 à 15.000 fleurs chaque jour; un loueur de limousines qui met à disposition des voitures avec chauffeur disponibles 24 heures sur 24 à des prix allant jusqu'à plusieurs milliers d'euros par jour; des boutiques de prêt-à-porter qui, en pleine canicule, ont placé en vitrine des fourrures pour froid polaire. Les professionnels cannois ont déroulé le tapis rouge pour ces riches clients dont certains font, en quelques semaines, une part non négligeable de leur chiffre d'affaires annuel.
L'affaire de la privatisation de la plage de la Mirandole
L'affaire de la privatisation de la petite plage de la Mirandole n'en a pas moins fait le tour des réseaux sociaux et des médias internationaux. Elle tient en effet du symbole et pose l'éternelle question : l'argent peut-il tout acheter? Cela d'autant plus que le débat avait été mal engagé avec des travaux d'accès à partir de la villa (dalle en béton, grille interdisant le passage donnant sur la plage) qui avaient été attaqués la semaine dernière sans la moindre autorisation.
De ce côté-là, la régularisation s'est faite avec les autorités sur la promesse d'une privatisation momentanée (le temps du séjour du roi ou de toute personnalité de haut rang dont la protection serait nécessaire) et d'un démontage à la fin de la visite du roi des aménagements qui ont été faits (dalle de béton, ascenseur pour accéder à la plage notamment). Il ne s'agit pas de privatiser une plage avait rappelé le représentant de l'Etat, Philippe Castanet, sous-préfet de Grasse, mais d'éviter la mise en danger du roi d'un pays en guerre.
Aussi, dès que le jour d’arrivée de l’avion du roi aura été donné, avec un délai de prévenance de 24 heures, l’accès à la plage sera donc interdit le temps des vacances du roi. D'autre part, la préfecture maritime a pris de son côté un arrêté similaire pour interdire la navigation dans une bande de 300 mètres en face de la propriété.
L'émir du Qatar à Mouans-Sartoux
A noter aussi que le bassin cannois reçoit également un autre souverain du Moyen-Orient : l'émir du Qatar. Il est arrivé avec sa suite dans son grand Boeing 747-800 spécialement aménagé qui a atterri vendredi après-midi à l'aéroport de Nice. L'émir a rejoint le domaine qu'il possède à Mouans-Sartoux avec plusieurs somptueuses villas sur un terrain d'une trentaine d'hectares, le long du chemin de la Pinchinade, rebaptisé depuis quelques années la "Qatar Highway".